Ingrid ...

Ingrid BETANCOURT libérée. Allumant la radio par hasard hier soir, j'entends la nouvelle. "oui, c'est confirmé, elle serait libérée, otage des FARC depuis plus de 6 ans.."

Quel bonheur! et quelles leçons elle nous a données. Nous voyons une sainte descendre de l'avion, souriante, sereine. Ce n'est pas l'animal apeuré et amaigri, blessé et craintif que nous attendons.
C'est une femme, marquée, certes, mais ouverte et confiante.
Elle raconte son histoire en quelques mots, et là, me donne ma première leçon.
Elle dit ( grosso modo) "j'ai vu l'homme qui nous avais gardé, souvent très durement, pendant 6 ans, je l'ai vu en train de se faire arrêter. Et là, au lieu de ressentir de la joie ou de la colère, je n'ai ressenti qu'une immense pitié." Voilà, moi dont l'esprit vengeur et revanchard se régalait déjà de voir le méchant puni, les mains coupées à l'économe, les yeux crevés au Manolo Blahnick, les zibouibis arrachées à la pince à épiler, avant même son procès de mise à mort,  je viens de prendre ma première leçon d'humanité. Elle qui a tant souffert de la stupidité des hommes, j'étais prête à la venger par les mêmes moyens bas de gamme. Je ne valais pas mieux qu'eux, ses tortionnaires. La loi du Talion, que j'aime tant, tellement facile, oeil pour oeil, dent pour dent,  elle, elle la refuse.
Elle dit ne pas vouloir faire souffrir un autre être humain parce qu'il pense différemment.
Ca s'appelle la tolérance, c'est la mère de l'intelligence.
Ne jamais déconsidérer quelqu'un parce qu'il ne pense pas comme nous.
Note pour plus tard: essayer de ne jamais oublier cela (sauf pour ceux, inconscients impardonnables qui mangent une autre tarte tropézienne que la A.Micka)

Deuxième leçon. Elle a gardé la foi. Quand je pense que parfois (souvent) je suis fatiguée, découragée pour une pecadille bien au chaud dans mon canapé, désespérée parce que tout ne roule pas comme je le voudrais, parce qu'on est quelquefois déçus, inquiets, en colère, tristes pour un détail, ue phrase, un manque.
Elle qui a ouvert les yeux tant de matins sur ses ravisseurs, sur cette jungle hostile, qui n'a même pas eu le minimum pour se laver et manger, pour s'habiller.
Elle qui a prié au nm de tous els otages pour qu'au moins l'un d'entre eux soit libéré,
elle qui culpabilisait de faire souffrir sa famille. Elle a gardé la foi, elle a prié, elle a gardé confiance. Elle y a cru.

Ingrid, bon retour, bienvenue. Nous avons autant à apprendre de toi que tes tortionnaires.

Comments

[Sophie Kune]

Les yeux crevés aux Manolo Blahnick, mais voyons, quel gachis pour les talons ;-)